Handicap au travail : ils ont déclaré une RQTH et en parlent

Ton handicap est…

Désormais visible mais ne l’était pas il y a encore peu. J’ai une surdité totale de l’oreille droite et des acouphènes de l’oreille gauche. Je suis appareillé depuis peu.

Une RQTH, c’est quoi pour toi ?

La possibilité d’avoir eu une adaptation de mon poste. Pour mon handicap, tout ce qui va être mis en place pour soulager le cou et la sollicitation des épaules soulage mes acouphènes. Aujourd’hui, on pense facilement aux maladies professionnelles car des arrêts en découlent mais il y a aussi des travailleurs handicapés. Plus nombreux nous serons à nous déclarer, plus les handicaps pourront être pris en considération.

Rencontres-tu des difficultés au quotidien ?

L’attention et la concentration sont deux fois plus importantes pour quelqu’un de malentendant. Donc ma plus grande difficulté est la fatigue. Les journées en réunion demandent une concentration importante et une fatigue qui l’est tout autant. Celle-ci est renforcée lorsque je vis des journées d’acouphènes ! Le fait de faire répéter est également compliqué. Le jour où j’ai plein d’acouphènes, je dois faire répéter 2-3 fois la même chose et c’est problématique.

As-tu besoin d’aménagements spécifiques ?

J’ai eu une adaptation de mon poste : des bras qui tiennent les écrans et un présentoir à document pour éviter de casser ma nuque, ce qui entraine un soulagement incroyable de mes acouphènes, vu que toute l’appréhension sur le cou est réduite. J’ai également une chaise ergonomique et une table à vérin qui monte et qui descend de manière à favoriser le travail debout.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui hésite à déclarer une RQTH ?

Il faut le faire ! Il n’y a pas d’inconvénient en fait ! La procédure est longue (9 mois – 1 an) mais le dossier est facile à constituer. Si à un moment donné le handicap évolue, la RQTH est déjà déclarée ce qui permet de gagner du temps pour avoir une meilleure adaptation du poste.

Le fait de devoir faire répéter fait que je suis obligé d’en parler de parler de ce handicap et personne ne me juge. De toute façon, un handicap ce n’est pas une grippe ou autre, ça ne s’attrape pas, donc il n’y a pas à juger. C’est juste que ton quotidien à toi est différent de celui de quelqu’un d’autre !

Important aussi pour les étudiants : une RQTH, on peut la demander même si on est étudiant(e) et apprenti(e), ces personnes sont des travailleurs comme les autres.

Ton handicap est…

Lors de mon expérience précédente, j’étais plombier et j’ai eu un cancer. Ensuite j’ai fait le dossier de reconnaissance de travailleur handicapé que j’ai obtenu. A l’issue d’un bilan de compétence, j’ai passé un BTS TSSR, puis j’ai fait une licence, puis un master. Aujourd’hui, je suis alternant en dernière année d’ingénieur et en reconversion chez Doxallia.

Une RQTH, c’est quoi pour toi ?

C’est un dossier à faire déjà ! Certaines maladies sont plus ou moins bien reconnues. Pour ma part dans le cas d’un cancer, cela a été simple à faire déclarer. Mon BTS a été pris en charge en 100% grâce à la RQTH, donc j’avais droit au maintien de salaire, à la formation et au fait de pouvoir refaire un travail quotidien.

Rencontres-tu des difficultés au quotidien ?

Je suis toujours sous traitement donc je rencontre de la fatigue, des douleurs musculaires et articulaires.

As-tu besoin d’aménagements spécifiques ?

Lors de mon entretien d’embauche avec Doxallia, j’avais demandé la possibilité de faire une pause de 2h pleines entre midi et deux, ce qui m’a été accordé et me convient très bien.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui hésite à déclarer une RQTH ?

Dans mon travail précédent, après quelques arrêts de travail, mon ancien employeur m’a demandé de rencontrer la médecine du travail et m’a considéré inapte, du jour au lendemain. Je me suis retrouvé à la maison et à mi salaire. J’ai alors fait le dossier RQTH.

Il y a quelques avantages : fiscalement ça peut être intéressant (1/2 part pour ta déclaration d’impôts), on a une carte prioritaire donc quand on est fatigué c’est un vrai avantage notamment aux caisses, ou dans plein de moments de la vie, même dans des parcs d’attraction par exemple. On peut aussi avoir le stationnement handicapé en fonction du pourcentage de son handicap, des aides ponctuelles de l’AGEFIPH pour aménager ton hébergement aussi, l’AAH, un complément de salaire qui peut s’élever jusqu’à 1000€ suivant ton taux de handicap, ou encore des aides ménagères.

Important aussi en entreprise, quand tu viens d’être embauché en CDI, tu n’es pas considéré comme le dernier arrivant, cela te protège.

Et bien évidemment, cela m’a permis de rebondir et de faire un beau parcours avec une reconversion, un salaire plein et ce, en alternance.

Ton handicap est…

Invisible, comme pour beaucoup… Il me semble important de ne pas voir que l’aspect physique et d’être attentif autour de soi.

Une RQTH, c’est quoi pour toi ?

C’est avant tout la possibilité d’être accompagné(e) sur un handicap déclaré. Il faut savoir que la reconnaissance de ton handicap génère de l’accompagnement sur plusieurs plans : social, financier, médical… et ouvre droit à des aménagements vis-à-vis du travail mais aussi du domicile… Cette déclaration ne concerne pas que l’entreprise mais également la vie sociale et culturelle. Par exemple, dans certains cas, tu peux bénéficier de réductions sur des infrastructures telles que des musées, piscines…

Rencontres-tu des difficultés au quotidien ?

Pas nécessairement dans le cadre du travail… Un accompagnement externe m’aide à rendre plus gérable mon quotidien afin de mieux m’insérer dans la vie sociale et dans l’entreprise. Cette intégration est vraiment importante pour moi.

As-tu besoin d’aménagements spécifiques ?

Pas spécialement sur le plan matériel, par contre je ressens un besoin de proximité, de pouvoir échanger en présentiel sur certains sujets. Ce relationnel, je le trouve au sein de l’entreprise et il contribue à mon équilibre.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui hésite à déclarer une RQTH ?

Quand tu te casses une jambe en haut des pistes de ski, tu acceptes que le secouriste t’amène au poste puis à l’hôpital pour être pris en charge. Quand tu as un handicap, de toute sorte, il faut le voir de la même façon, accepter la chose et avancer sans se dévaloriser. Il faut sortir de sa bulle et oser en parler.

Si tu acceptes ta RQTH, derrière tout un écosystème s’ouvre pour pouvoir t’aider : l’AGEFIPH en fait partie par exemple. Tu es accompagné(e) et cela peut également soulager ton entourage proche. C’est aussi un sujet qui, de plus en plus, est pris en compte par les entreprises. Sur le volet personnel, des contrats d’assurances peuvent aussi prendre en compte certaines indemnités.

Ton handicap est…

Un handicap invisible. Il fait suite à un accident de travail dans un autre secteur d’activité. Depuis, il m’est impossible de soulever une charge trop lourde car je suis complètement bloqué(e) au niveau du bas du dos.

Une RQTH, c’est quoi pour toi ?

Au début je ne voulais pas déclarer mon handicap. J’avais des a priori mais grâce à un bilan de compétences, j’ai pu faire une formation de reconversion dans des métiers administratifs. Il y avait peu de place et la RQTH m’a permis d’être priorisé(e). CAPEMPLOI m’a accompagné et la région a financé ma formation.

Le mot handicap peut faire peur quand tu sais que tu vas chercher un emploi… mais on a le choix de déclarer sa RQTH à un moment ou à un autre. Si on vient d’être embauché(e) et qu’on souhaite la déclarer plus tard, il n’y a pas de problème, on fait ce que l’on veut.

Rencontres-tu des difficultés au quotidien ?

Non car j’ai eu un aménagement de poste.

As-tu besoin d’aménagements spécifiques ?

Oui, j’ai eu une adaptation de mon poste avec un fauteuil ergonomique et confortable qui se règle comme je le souhaite. J’ai aussi un marchepied qui me permet d’être à la bonne hauteur.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui hésite à déclarer une RQTH ?

Ne pas avoir honte et ne pas hésiter car la RQTH donne des droits supplémentaires, cela ne m’a apporté que du plus. C’est aussi pouvoir venir travailler sereinement et avoir un aménagement de poste si besoin.

Ton handicap est…

Une sacralisation. Il s’agit de la soudure de deux vertèbres entrainant une usure anormale (discopathie) des disques des vertèbres au niveau du bas du dos.

Une RQTH, c’est quoi pour toi ?

La prise en compte de quelque chose d’handicapant, voire bloquant, qui n’empêche pas de faire son travail normalement.

Rencontres-tu des difficultés au quotidien ?

Pas spécialement. Mon manager est attentif à mes déplacements, à prendre en compte ma pathologie. Je n’ai d’ailleurs pas eu de mal à lui en parler. Je sais où sont mes limites, j’alterne entre position assise et debout dans la mesure du possible.

As-tu besoin d’aménagements spécifiques ?

J’ai un fauteuil adapté avec coussin lombaire et ne souhaite pas avoir de traitement supplémentaire. Je veux que les gens restent naturels avec moi.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui hésite à déclarer une RQTH ?

Même si c’est une petite pathologie, c’est mieux de la déclarer et de la prendre en charge dès le début car cela peut se dégrader rapidement. De plus, cela permet d’échanger avec d’autres personnes sur ce sujet et peut donner accès à des aménagements de poste, à un CPF abondé, à une préretraite…